PARIS (AFP) - Le gouvernement va lever le voile cette semaine sur ses intentions en matière de lutte contre le chômage, décrétée priorité nationale, avec mercredi le discours de politique générale du Premier ministre Dominique de Villepin, qui rencontrera dès lundi les partenaires sociaux.
Après l'inquiétude sociale exprimée par la victoire du non au référendum sur le traité européen, le Premier ministre a fait de la "bataille pour l'emploi" sa priorité absolue -- tandis que le président Jacques Chirac appelait de son côté à "une mobilisation nationale" --, mais il est jusqu'ici resté flou sur les moyens à mettre en oeuvre.
Pour illustrer cet engagement, M. de Villepin qui a convoqué un séminaire gouvernemental à Matignon dimanche à 18H30, "recueillera les analyses et les propositions" des partenaires sociaux lundi, deux jours avant sa déclaration de politique générale, une démarche sans précédent de mémoire syndicale.
Le chef du gouvernement rencontrera successsivement François Chérèque (CFDT) à 10h00, Jean-Luc Cazettes (CFE-CGC) à 11h00, Jacques Voisin (CFTC) à 12h00, Bernard Thibault (CGT) à 14h00 et Jean-Claude Mailly (FO) à 15h00.
Suivront les représentants du patronat: le président de la CGPME Jean-François Roubaud (16h00), celui du Medef Ernest-Antoine Seillière (17h00) et celui de l'Union des professions artisanales (UPA) Pierre Perrin (18h00).
Les centrales syndicales, méfiantes face à un gouvernement qui pourrait donner une tournure plus libérale à sa politique, comme en attestent certaines déclarations, ont entrepris de se concerter toute la semaine.
Samedi matin, la nouvelle ministre déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde a jugé, sur Europe 1, que la lutte contre le chômage passe par la réforme du droit du travail, qualifié de "frein à l'embauche", avant de se reprendre en affirmant que ce sujet est de la "compétence d'autres" ministres.
Or réformer le code du travail, une exigence de longue date du patronat, reviendrait à accentuer la précarité des salariés, et donc à agiter un "chiffon rouge" provoquant la colère syndicale, ont prévenu CGT, FO et CFTC.
De son côté le ministre de la Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo, a affirmé au Journal du dimanche étudier un nouveau contrat de travail "expérimental simplifié et très allégé en charges" pour faciliter l'embauche dans les "très petites entreprises".
Mercredi, la CGT appelle à une journée d'actions pour défendre la défense de l'emploi dans l'industrie.
Les revendications salariales dans le privé seront sur le devant de la scène vendredi: le ministère du Travail réunit patronat et syndicats pour déterminer les branches professionnelles où les négociations salariales sont jugées prioritaires.
Du côté de la fonction publique, le nouveau ministre Christian Jacob recevra une par une les fédérations de fonctionnaires, cette semaine, à partir de lundi. Selon le calendrier prévu par son prédécesseur Renaud Dutreil, un grand chantier de négociations - rémunérations 2006, grilles indiciaires, corps de l'Etat, recrutement, mobilité, etc. - devait s'ouvrir dès les premiers jours de juin pour s'étaler jusqu'à la fin 2006.
Enfin, le point mensuel de l'assurance maladie, mardi, sera l'occasion de faire un premier bilan, sur 2004-2005, du contrôle des arrêts de travail, mais aussi d'aborder la question des "recommandations médicales et remboursements" concernant les médicaments anti-cholestérol
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